La pluie lave les carreaux. Dégoûte jusqu'à la
La pluie lave les carreaux. Dégoûte jusqu'à la terre grasse. Comme j'aimerais me laver de toutes ces peines sous la voûte grise des cieux. Comme j'aimerais effacer tous les symptômes de mes passions anciennes. De mes amours défuntes. J'érythème jusqu'à la trace sanguine. J'observe mes liquides. S'épandre se répandre. Glisser jusqu'à la terre même. Je collecte obsessionnellement les images anciennes. Oh mes vieux démons mes vieux fantômes lors de nos promenades quotidiennes c'est de cendres que je couvre mes paupières. Mon coeur s'arqueboute sous la pression de ce qui fût.
Une nuit violente où le vent gémit à la limite
Une nuit violente où le vent gémit à la limite des portes closes. Un vieux fantôme se glisse derrière moi et murmure à mon oreille tandis que de ses doigts glaçés pénétrent la surface de ma chair : "Remember".
Une nuit à frémir sous la morsure goulue des souvenirs à se tordre sous le coup de butoir. La mémoire au labeur germe de mille graines. Le souffle de ta vie s'éteint sur mes lèvres.